Le ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) est l’institution centrale chargée de la planification stratégique du développement économique, social et territorial d’Haïti. Sa mission principale consiste à élaborer les plans nationaux de développement et à coordonner les investissements publics. De plus, il est responsable de la gestion de la coopération internationale, en veillant à aligner les projets des bailleurs de fonds avec les priorités nationales.
Parmi ses réalisations récentes, le ministère a notamment procédé à l’élaboration de la feuille de route pour la période 2023–2026. Il a également mis en place des outils de suivi et d’évaluation des projets afin d’améliorer la gestion des initiatives en cours. Sur le plan de la communication, le MPCE a renforcé ses liens avec les partenaires par la diffusion d’infolettres régulières. Enfin, il a organisé des dialogues multipartites visant à renforcer la cohérence des actions menées sur le terrain.
Le MPCE fait face à plusieurs obstacles majeurs. Il est confronté à une fragmentation de la coopération externe, où certains ministères agissent encore de manière indépendante. Le manque de centralisation des financements constitue un autre défi, réduisant ainsi l’efficacité globale des investissements. S’ajoutent à cela une faible capacité institutionnelle et une certaine résistance au changement, ainsi qu’une insuffisance de données fiables, essentielles pour une planification et un suivi efficace.
Pour renforcer son efficacité, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
Sur le plan du renforcement institutionnel, il est crucial de recruter et de former du personnel qualifié en planification, en gestion de projets et en coopération internationale. Parallèlement, la modernisation des outils de gestion et de suivi, tels que les Systèmes d’Information Géographique (SIG), les bases de données et les tableaux de bord, est indispensable.
Concernant la centralisation et la coordination, la création d’une plateforme numérique centralisée pour la gestion des projets financés par les bailleurs de fonds s’avère nécessaire. Il est également impératif d’imposer des mécanismes de coordination interinstitutionnelle robustes pour éviter les doublons et optimiser les ressources.
Pour améliorer la transparence et la redevabilité, le ministère devrait publier régulièrement des rapports d’activités et d’évaluation. La mise en place d’un système de suivi participatif, impliquant les citoyens et les collectivités locales, permettrait également de renforcer la confiance et l’appropriation des projets.

Au niveau du renforcement de la coopération externe, le MPCE doit négocier des accords-cadres avec les bailleurs afin de garantir un alignement systématique de leur aide avec les priorités nationales. Il doit aussi promouvoir une diplomatie économique proactive pour attirer des investissements structurants pour le pays.
La décentralisation de la planification est une étape clé. Le ministère doit appuyer les collectivités territoriales dans l’élaboration de leurs propres plans locaux de développement et assurer une meilleure intégration des besoins locaux dans les stratégies nationales.
Le MPCE peut jouer un rôle de catalyseur dans le développement d’Haïti. En orientant les investissements vers les secteurs prioritaires comme les infrastructures, l’éducation, la santé et l’agriculture, il peut avoir un impact significatif. De plus, il peut favoriser une meilleure utilisation des ressources internes et externes tout en encourageant une gouvernance participative et inclusive du développement.
Enfin, le ministère de la Planification et de la Coopération Externe est un acteur stratégique pour l’avenir d’Haïti. Malgré les défis actuels, il dispose d’un potentiel immense pour transformer la vision du pays en actions concrètes. En adoptant des mesures décisives de renforcement institutionnel, de coordination, de transparence et de décentralisation, le MPCE peut véritablement devenir le moteur d’un développement durable, inclusif et résilient pour Haïti.