Chaque année, du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée des droits de l’homme, la campagne des « 16 jours d’activisme contre la violence sexiste » mobilise le monde entier autour d’un même objectif : mettre fin à toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles. Cette année, le thème retenu, « Unissons-nous pour mettre fin aux violences numériques faites aux femmes et aux filles », met en lumière une réalité trop souvent banalisée : les violences qui se déroulent dans l’espace numérique.
À mesure que le numérique occupe une place centrale dans le travail, l’éducation et la vie sociale, les femmes et les filles sont de plus en plus exposées à diverses formes de violences, telles que le cyberharcèlement, la sextorsion, l’exploitation numérique, la manipulation d’images (via les deepfakes ou hypertrucages), l’usurpation d’identité, etc. L’ensemble de ces pratiques vise à intimider, contrôler et humilier les femmes et les filles. Ces actes alimentent des discours sexistes et plongent les victimes dans l’anxiété, l’isolement et l’autocensure, pouvant aller parfois jusqu’au suicide.
Ces violences ont des conséquences bien réelles sur la vie des victimes : certaines femmes se retirent des réseaux sociaux, d’autres perdent des opportunités professionnelles ou renoncent à s’exprimer publiquement. Les jeunes filles, souvent très présentes en ligne, sont particulièrement vulnérables à ces formes d’agressions.

Les violences numériques génèrent un stress intense, une perte de confiance, des troubles anxieux et parfois des conséquences dévastatrices sur la vie familiale, scolaire ou professionnelle. Elles menacent également la participation citoyenne des femmes, en limitant leur droit à la parole et à la visibilité.
Laisser ces agressions se normaliser revient à cautionner une culture de violence en ligne. D’où l’urgence de construire un espace numérique plus sûr.
Pour lutter efficacement contre ces violences, une mobilisation collective est indispensable : il faut renforcer les lois et mécanismes de protection, responsabiliser les plateformes, former les jeunes à la sécurité numérique et offrir un soutien psychologique et juridique aux victimes.
Les violences numériques ne sont pas un simple « effet secondaire » du progrès technologique. Elles sont le reflet direct des inégalités de pouvoir qui traversent nos sociétés. En nous unissant, citoyennes, citoyens, institutions, médias, organisations, créateurs de contenu et éducateurs, nous pouvons transformer l’espace numérique en un lieu d’expression libre, respectueux et sécurisant pour toutes. Car protéger les femmes en ligne, c’est protéger leur droit de s’exprimer, de créer, de rêver, de militer et d’exister.


