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Ayiti : Mémoire vivante, flambeau d’avenir

Haïti, ce n’est pas seulement un pays. C’est une mémoire vivante, un souffle, une mélodie qui traverse le temps. Nos traditions, nos chansons, nos saveurs racontent l’histoire d’un peuple ki toujou kanpe, même quand la vie frappe fort. « Menm lè w koupe pye bwa a, rasin nan toujou la. »

Autrefois, la vie avait une autre couleur. Dans les lakou, on partageait le repas sou menm plat, on chantait, on jouait à fè lago kache ou au jwèt manman papa. Les tambours battaient la nuit, comme un cœur collectif, pendant que les voix s’entremêlaient en rires et en prières. Les marchés, eux, étaient des océans de vie : épices parfumées, mangues mûries au soleil, enfants courant parmi les étals des marchandes, et des rires éclatants qui se mélangeaient aux petites colères des vendeuses s’exclamant : « Gade men timoun sa yo ! ».

C’était le temps où « men anpil, chay pa lou » n’était pas un simple proverbe, mais une manière de vivre. L’entraide, la solidarité, la proximité… tout cela faisait notre richesse. Aujourd’hui, dans un monde où tout va si vite, où les modèles étrangers nous pressent, il est facile d’oublier qui nous sommes. Mais notre identité n’est pas perdue : elle vit encore dans notre langue créole, dans le diri kole ak pwa, dans le lalo, dans la soup joumou qui n’est pas seulement un plat, mais la mémoire de nos batailles et de nos victoires.

La diaspora a également un grand rôle à jouer. À Montréal, à Paris, à New York… chaque fois qu’un Haïtien danse le rara, chante le konpa, ou raconte un conte créole, c’est une victoire pour notre mémoire. « Piti piti, zwazo fè nich li. » Pas à pas, nous pouvons rebâtir.

Notre héritage culturel n’est pas de la nostalgie, c’est une force vivante. La preuve que, malgré tout, nous restons debout. « Ayiti se tè glwa nou. » Préserver notre culture, ce n’est pas rester bloqué dans le passé, mais avancer avec fierté. Nos racines ne sont pas des chaînes. Yo se zèl. « Se nan rasin ou ou jwenn fòs ou. »

Alors, allons-nous laisser disparaître ce qui nous rend uniques ? Allons-nous laisser le monde écrire notre histoire à notre place ? Ou bien allons-nous choisir de lever la tête, de montrer à nos enfants non seulement comment parler créole, mais aussi comment penser, chanter et rêver en Haïti ?

Le moment est arrivé. « Menm dlo ki kouvri w la ka pote w ale. » À nous de transformer nos traditions en leviers pour construire demain.

La vraie question est celle-ci : que faisons-nous aujourd’hui pour qu’Haïti ne reste pas seulement dans les mémoires, mais pour qu’elle devienne une lumière vivante dans le monde ?

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