Quelques heures seulement après la démission de François Bayrou, Emmanuel Macron a nommé mardi 9 septembre 2025 son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, au poste de Premier ministre.
Âgé de 39 ans, M. Lecornu devient l’un des plus jeunes Premiers ministres de la Ve République. Dans un communiqué, l’Élysée a précisé qu’il sera chargé de « consulter les forces politiques en vue de bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois ». À l’issue de ces discussions, il devra former un nouveau gouvernement.
Ce choix d’un proche allié du président n’est pas une surprise. En janvier dernier, lors du précédent remaniement, le nom de Sébastien Lecornu avait déjà été envisagé pour Matignon. Neuf mois plus tard, le chef de l’État revient à son option initiale, confiant à cet homme de confiance une mission délicate : obtenir un accord de non-censure au Parlement et faire adopter le budget avant la fin de l’année.
« Le Président de la République m’a confié la tâche de construire un Gouvernement avec une direction claire : la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique pour l’unité du pays », a réagi le nouveau Premier ministre sur son compte X.

Remerciant le président Macron pour sa confiance, il a également salué François Bayrou pour « le courage dont il a fait preuve en défendant ses convictions jusqu’au bout ».
Issu de la droite et fidèle du président, Sébastien Lecornu était le seul membre du gouvernement Bayrou à avoir été présent sans discontinuer dans tous les gouvernements depuis 2017, où il avait débuté comme secrétaire d’État à la Transition écologique. Sa nomination marque une volonté d’Emmanuel Macron de s’appuyer sur un cercle restreint de fidèles.
Réactions vives de l’opposition
L’opposition n’a pas tardé à réagir vivement à cette nomination. Sur le réseau social X, Marine Le Pen a fustigé un président qui « tire la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles », ajoutant : « Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella. »
À gauche, la députée La France Insoumise Mathilde Panot a dénoncé une « provocation », un sentiment partagé par d’autres figures de l’opposition à la veille d’un mouvement social d’ampleur prévu le 10 septembre.
La question reste entière : ce nouveau Premier ministre parviendra-t-il à apaiser la pression sociale et à stabiliser un exécutif fragilisé ? Ou cette nomination n’offrira-t-elle qu’un court répit avant de nouvelles secousses politiques ?