Port-au-Prince, plongée dans un chaos insécuritaire depuis plusieurs années, reste sous l’emprise des gangs armés. Un mois après la nomination de Vladimir Paraison comme directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), la population attend toujours un signal fort.
La capitale vit au rythme de la violence des groupes criminels, qualifiés de terroristes par la communauté internationale, notamment les États-Unis. Chaque jour, ces gangs étendent leur pouvoir et imposent leur loi à des milliers de citoyens.
Le 8 août dernier, quelques heures après l’installation du nouveau coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition, Laurent Cyncir, un bouleversement est intervenu à la tête de la PNH. Normil Rameau, jugé en froid avec le gouvernement, a été brutalement écarté. À sa place, Vladimir Paraison, ancien commandant du Palais national et considéré comme un proche du PHTK, a été propulsé au poste de directeur général.
Un mois plus tard, aucun résultat tangible n’est perceptible. Aucun chef de gang majeur n’a été neutralisé et les territoires perdus n’ont toujours pas été repris. Les habitants, quant à eux, continuent de vivre dans la peur.

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Cette impasse soulève de nouvelles questions : les gangs sont-ils devenus intouchables ? Faudra-t-il attendre encore plusieurs mois pour observer une inflexion dans la stratégie policière ? Ou faut-il admettre que, dans un pays où les nominations obéissent davantage à des calculs politiques qu’à des impératifs de sécurité, rien ne changera vraiment ?
Un mois après sa nomination, Vladimir Paraison se trouve déjà face à un défi immense : prouver qu’il peut incarner autre chose qu’une continuité d’échecs. Pour l’instant, l’insécurité n’a pas reculé d’un pas. Et la population, lasse des discours, n’attend plus que des résultats.
SAM AL.